PRÉSENTATION DE LA COMMUNE

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      Extrait de la carte de "Cassini"

César-François Cassini de Thury (1714 - 1784) entreprit la grande carte de France. .Son fils, Dominique, comte de Cassini (1748 - 1845) la termina

Situation géographique de Saivres

Dans la région Poitou-Charentes,département des Deux Sèvres,(les Deux Sèvres se divise en quatre parties : Le bocage, la gatine, le marais et la plaine), canton de Saint Maixent L'Ecole, la commune de Saivres est située à 25 kms. à l'est de Niort, à 50 kms de Poitiers et environ 46 degré 25'54'' de latitude nord et 0 degré 13'60'' de longitude ouest et dans la plaine du sud. Elle est arrosée par le ruisseau la Ligueure (aujourd'hui Chambon),a une superficie de 2124 hectares et 49 centiares pour une population de 1172 habitants en 1996 et 1239 au recensement 2005. Au 31 octobre 2006, la population atteint 1331 habitants.

Son climat est du type girondin qui comprend le territoire entre Loire, Pyrénées et Atlantique. Les vents dominants sont: 1° nord-est se rattachant au courant polaire: ils sont secs et froids; 2° les vents du sud-ouest du courant équatorial: ils sont humides et chauds. Les plus stables sont ceux du sud-ouest; les moins stables sont ceux du nord et du sud ne tenant que quelques heures et rarement une journée. La place de Saivres est à 114 mètres d'altitude par rapport au niveau de la mer.

La commune dépendait, sous l'ancien régime, de l'archiprêtré, châtellenie, ressort et élection de St. Maixent. Elle comprenait la moitié du faubourg Châlon. La cure, annexée à l'archiprêtré de St.Maixent, était à la nommination de l'évêque.

Ses Origines

Les traces écrites les plus anciennes que l'on trouve du village de Saivres datent du début du 11°siècle. Mais on sait que ce site et ses environs furent occupés bien avant cette époque. Tout autour de l'église, comme dans les autres villages, était le cimetière d'où furent exhumés, au cours des différents travaux, des tombeaux de pierres qui pourraient dater du 6° ou 7° siècle (place de l'église et jardin de la mairie ex presbytère).

Son nom est incontestablement lié à celui de la rivière de "Sèvre". La Sèvre Nantaise porte un nom de même origine. Elle était:SEPARA en 1169. D'après le chanoine Aubert, dans son oeuvre en 1885:<< ... Les anciens et le moyen âge les ont appelées l'une et l'autre: SEPVRIA - SEPARA - SABRYA . resterait toujours à expliquer pourquoi ces deux rivières ont eu le même nom :SEPARIS>>.

D'après Guy Pillard dans son livre: << Mythologie des Deux Sèvres >>,"...le département est arrosé par deux "Sèvre" d'où son nom. Le nom de Sèvre est SEPARA, formé d'une racine: ARA."AR" aurait le sens d'eau courante. La racine SEP, par contre est obscure. La Sèvre est l'eau de SEP... Reste à savoir ce que désignait ce SEP. C'est une racine qui se rencontre fréquemment dans la région. Dans SAIVRE, (SEVERA en 1082, SEVREAU ET SEPVREAU en 1377), d'aucuns, en forçant un peu les dérivations: SEP = SEQU. ARA=ANA, ont voulu voir dans SEPARA le même mot que SEQUANA... Il revient aux étymologistes qualifiés, d'établir le bien fondé de cette assimilation.

Ce qui parait ici acceptable aux esprits compétents, c'est que le mot SEPARIS, peut être un peu latinisé au Moyen Âge, a put être d'abord: SEPVVRIA, SABRIA d'origine celte, car dans la région, dominait une langue, sorte de breton moderne: "le vannetais", et que les deux rivières de Niort et de Nantes auront été nommées d'abord et en même temps d'un nom dont le sens depuis longtemps inconnu a dû se perdre en quelque circonstance de leur origine ou de leur parcours.

Ce qui est certain, c'est que le village de Saivres a pris le nom de la rivière. A l'origine, l'emplacement de Saivres et Saint Maixent était une immense forêt. Plusieurs écrits anciens l'attestent. Le receveur des tailles, Antoine Garran, dans son mémoire, écrit:

<< Cette paroisse porte le nom de Sayvre à cause que l'on prétend que la rivière de Sèvre, qui ne perd son nom qu'à la mer, y passoit anciennement, changement de lict qui me paroit très surprenant, surtout à considérer d'où vient la source de cette rivière. Aussi, je ne croy point cette observation, mais bien plutôt que la forest de Sayvre occupoit le terrain qui forme cette paroisse, laquelle forest pouvait s'étendre jusqu'à l'endroit où ladite rivière de Sèvre baigne les murs de Saint Maixent, et pour appuyer ce sentiment, j'ay veu la mention d'un don fait à l'abbaye de Saint Maixent de la forest de Sayvre, dont il ne paroit aucun vestige et qui est entièrement défrichée en sorte que la raison veut que l'on ne trouve cette ancienne forest que dans le terrain qui forme aujourd'hui cette paroisse >>.

En l'an 507, au cours de ses combats contre les Wisigoths, Clovis roi des francs, demanda la bénédiction du moine Maixent. Après sa victoire sur Alaric II, et d'après certains historiens, il rencontra le moine Agapit à Voulon (Vienne) et dota généreusement son couvent. Il lui attribua notamment le vaste domaine de Milon, sur lequel fut construit au Moyen Age le château de Coudray Salbart et une grande partie de la forêt de Sèvre. En 1145 et 1181, le pape Eugène III et Richard comte du Poitou, confirmèrent la donation de la forêt de Sèvre qu'avait faite au monastère, le Roi Louis le Jeune du consentement d'Aliénor sa femme. La forêt de Vauclair dont il est souvent question aurait été sur la rive gauche de la Sèvre et les bois de l'Hermitain n'en sont qu'un petit reste. La forêt de Sèvre aurait été sur la rive droite.

Dans son ouvrage, Dictionnaire statistique et historique des communes du départemment des Deux Sèvres, parut en 1863, T. Lukomski écrit en parlant de Saint Maixent: <<...mais de nouveaux fléaux vinrent éprouver la ville naissante. En 1059, un tremblement de terre détruisit la ville et dispersa les habitants...>>. Peut être, ce tremblement de terre a t'il permis le developement de la communauté de Saivres dans les temps qui ont suivi. Sur Saivres, il écrit : - Superficie: 2326 hectares. - Arrosée par le ruisseau de la Ligueure. Sol argilo-calcaire. Froment, méteil, orge, avoine, baillarge, seigle, colza, pommes de terre, légumes secs, chanvre, lin. Vin peu estimé. Prairies naturelles et artificielles. 25 bois taillis. carrières de moellons. 3 moulins à eau et 3 à vent. Une tuilerie. 4 huileries à manège (noix et colza). 16 tisserands.

TOPONYME DE SAIVRES AU FIL DES TEMPSmpsMPS

On relève dans le dictionnaire toponymique des Deux Sèvres:

-En 1082 = SANCTUS PETRUS DE SEVARA (Don à l'abbaye de Maillezais)

- En 1110 = SANCTUS PETRUS DE SAIVERA (cartulaire de St.Maixent)

- En 1258 = SAYVRE

- En 1260 = SAEBRIA (hommage d'Alphonse de Poitiers)

- En 1300 = SAIVRES SEU SEVRA- SEU SAVRES- SEU SAEBRIA

- En 1342 = SAINT PERE DE SAEVRE (fontaine de)

- En 1377 = SEPVREAU - SEVREAU

- En 1521 = SIEVRE (rel. de la seigneurie de Faye)

- En 1676 = SAIVRE

- En 1740 = SAYVRE

- En 1985 = SAIVRES

Les habitants de Saivres s'appellent les : SAPIRIENS ou SAPURIENS du nom de Saint Pierre patron de l'église de Saivres

SAIVRES à la fin du 17° siècle (1698)

- En 1698, Samuel Lévesque cite dans son mémoire : << La paroisse de Saivre est une des plus grandes de l'élection de Saint Maixent. Elle a pour patron saint Pierre et contient trente quatre hameaux ou villages :

- Le bourg- Le Pont - Le Bourg Chalon - Le Coutelet - L'Herbaudière - La Thibaudière - Paunay - Verrière - La Taillée - La Tine - La Couture - Pairé - La Voûte - La Renolière - Lugné - Vix - Vinché - Mauteru - La Coudre - La Frasnelière - Asnière - La Coutancière - Maunay - Le Peu Morillon - La Jammonelière - La Guillotière - Russay - Laudonnière - La Goubaudière - La Blanchardière - La Mimardière - La Briaudière - La Brunelatière - Saugé.

La cure est jointe à l'archiprestré de Saint Maixent et vaut sept cens livres, tenue par le sr. Boucher.

Il y a en l'étendue de la paroisse une chapelle près le grand cimetière de Saint Maixent, qui est hors de ville, dévouée a Notre-Dame, appelée la chapelle Landrault, de revenu de six vingts livres, tenue par le Sr. Thibault, Sr. de la Bisière de la ville de Nyort, qui n'y fait aucun service, quoyque la chapelle soit en état. Les fruits de cette paroisse consistent en toutes sortes de bleds, quantité de vin de païs, et en quelques cantons, assez de fourages et peu de bois taillis.

La moitié du faubourg Chalon, qui est de cette paroisse, commerce sur la manufacture des bas de laine et sur les serges, où les habitants sont aisez par la commodité du passage de Paris à la Rochelle et à la campagne, on y trafique sur la vente de toutes sortes de bestiaux, bleds et vins.

Il y a trois ponts sur un ruisseau appelé " Le Geure " . L'un appelé " Monay " qui est sur le chemin de Saint Maixent à Parthenay, Thouars et Saumur, qui a besoin d'être refait, n'y ayant que des pierres qui ne sont pas jointes, où on passe ainsy que celuy de Saivre et sur lequel on ne peut passer en hyver lorsque les eaux sont débordées.

Le troisième, appelé " Beauregard ", est en bon état et refait depuis quelques années, fort utile pour les foires d'Augé, Champdeniers et les troupes qui vont en Bretagne.

On pourroit dire que M. le marquis du Chatelet, à cause de ses baronnies d'Aubigné et de Faye, est seigneur du bourg y ayant pour dix livres de rentes.

Les fiefs de cette paroisse sont :

- Le fief de la Roche Nayde, de quatre cens livres de revenu appartenant au sr. Daguin procureur du Roy en la maréchaussée de Nyort.

- Le fief de Saugé de cinq cens livres, au sr. D'Auzy, écuyer, sieur de la Voûte de la paroisse d'Aigonnay.

La dîme inféodée de la Briaudière, de cens livres à Jean Bardon de ladite paroisse.

- Le fief de Monay, de sept vingts livres, aux chanoines de Notre-Dame-La-Grande de Poitiers.

- Le fief de la Cour de Saivre, de deux cens quarante livres, à demoiselle Gabrielle Chevalier de la Coindardière, pensionnaire au monastère des religieuses Bénédictines de Saint Maixent.

- Le fief de la Voûte, de deux cens livres, aux Dames Religieuses Bénédictines de Saint Maixent.

- Le fief de Mauteru, de trois cens livres, au sr.Boulay, qui y demeure, et au sr. Ochier, de la paroisse de Saint Martin près Saint Maixent.

- Le fief du Magnou, de quatre cens livres, au sr. Levesque sr. de Tourteron et au sr.Fragneau sr. de l'Houmeau de la paroisse d'Exoudun.

- La seigneurie du Pairé, de six vingt livres, au sr. Brunet de ladite paroisse et de celle d'Azay près Saint Maixent.

- Le fief de Beauregard, de deux cens livres, au sr.Birot, président au siège royal de Saint Maixent.

- La dixme inféodée de Pairé, à Claude de Pons, écuyer de la ville de Saint Maixent.

- Autre fief, applé les Nobles Rentes de Pairé, de cens livres, au sr. Chevalier, chevalier, sr. de la Frapinière où il réside, paroisse de Nanteuil.

- Le fief appelé la Dixme des Biards de quinze livres, au sr. Brunet, sergent de l'abbaye de saint Maixent, demeurant à Azay.

- La dixme de la cure et chapelle de Sa Majesté de trente livres, aux reliogieux bénédictins de Saint Maixent.

- La dixme près Vinché, de douze livres, audit sr. baron de Belet.

- Le fief de la Cour et Chambre de Lugné, de cinq cens livres, à demoiselle Marie de Neufchaise, qui demeure au Coutaut paroisse de Breloux.

- Le fief de Vix, de deux cens livres, à Jean de Pons, écuyer, sr. de la Caillaudière.

- Le fief de l'Herbaudière, de deux mille livres, ayant dixmes et terrages à Philippe Louis Tutaut, écuyer, sr. dudit lieu de l'Herbaudière, où il demeure.

- Le fief de la Blanchardière, de six cens livres, au sr. d'Aix, marquis de la Guillotière, demeurant en son château de la Villedieu paroisse de Sainte Easne et au sr. Pain, sr. de la Valinière, et à la veuve du sr. de Neufville, conseiller au siège royal de Saint Maixent.

Il est sorti dix neuf huguenots du royaume et il y a sept cens nouveaux convertis, dont quatre vingt deux font leur devoir.

On compte dans cette paroisse:

- 3 gentilshommes: Philippe Louis Tutaut, sr. de l'Herbaudière, Jean de Pons, sr. de la Caillaudière,...?

17 bourgeois - 1 sergent royal - 1 notaire subalterne- 2 greffiers des rôles des tailles : Antoine Coutin, Guillaume Sapin - 1 crihuche : Louis de la Fosse.

Il y a aussi 3 meuniers, 4 cabaretiers, 48 laboureurs, 81 artisants, 143 journaliers, 74 valets ou servantes, 350 feux, dont il y a 5 de diminution depuis vingt ans, 400 hommes et 1350 âmes. L'imposition de la taille est de 4200 livres, 4 collecteurs et 2 syndics>>.

 

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